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Petite histoire
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Tout sur la sauge > Petite histoire

La fuite en Egypte ou la légende de la sauge
> (Joseph Roumanille, repris par M. Toussaint-Samat: Légendes et récits du temps de Noël)

Tandis que les bourreaux du roi Hérode, féroces et tout couverts de sang, fouillaient la région de Bethléem pour égorger les petits enfants, Marie se sauvait à travers les montagnes de Judée, serrant le nouveau-né sur son cœur tremblant. Joseph courait à l'avant lorsqu'ils apercevaient un village, pour y demander l'hospitalité ou même un peu d'eau pour baigner le petit. Hélas, les gens étaient ainsi faits, dans ce pays si triste, que personne ne voulait rien donner, ni eau, ni abri, pas même une bonne parole.

Or, tandis que la pauvre mère se trouvait ainsi seule, assise au bord du chemin pour allaiter le petit, tandis que son époux menait l'âne à boire à un puits communal, ne voilà-t-il pas que des cris se firent entendre à peu de distance. En même temps, le sol trembla sous le galop des chevaux approchants.

Où se réfugier ? Pas la moindre grotte, ni le plus petit palmier. Il n'y avait, près de Mari,e qu'un buisson où une rose s'ouvrait.

- "Rose, belle rose, supplia la pauvre mère, épanouis-toi bien et cache de tes pétales cet enfant que l'on veut faire mourir, et sa pauvre mère à demi morte."

La rose, en fronçant le bouton pointu qui lui servait de nez, répondit :

- " Passe vite ton chemin, jeune femme, car les bourreaux en m'effleurant pourraient me ternir. Vois la giroflée, tout près d'ici. Dis-lui de t'abriter. Elle a assez de fleurs pour te dissimuler.

- Giroflée, giroflée gentille, supplia la fugitive, épanouis-toi bien pour cacher de ton massif cet enfant condamné à mort et sa maman épuisée."

La giroflée, tout en secouant les petites têtes de son bouquet, refusa sans même s'expliquer :

- "Va, passe ton chemin, pauvresse. Je n'ai pas le temps de t'écouter. Je suis trop occupée à partout me fleurir. Va voir la sauge, tout près d'ici. Elle n'a rien d'autre à faire que la charité.

- Ah ! Sauge, bonne sauge, supplia la malheureuse femme, épanouis-toi pour cacher de tes feuilles cet innocent dont on veut la vie et sa mère, à demi morte de faim, de fatigue et de peur."

Alors tant et si bien s'épanouit la bonne sauge qu'elle couvrit tout le terrain et de ses feuilles de velours fit un dais, où s'abritèrent l' Enfant Dieu et sa mère.

Sur le chemin, les bourreaux passèrent sans rien voir. Au bruit de leurs pas, Marie frissonnait d'épouvante, mais le petit, caressé par les feuilles, souriait. Puis, comme ils étaient venus, les soldats s'en allèrent.

Quand ils furent partis, Marie et Jésus sortirent de leur refuge vert et fleuri.

- " Sauge, sauge sainte, à toi grand merci. Je te bénis pour ton bon geste dont tous désormais se souviendront."

Lorsque Joseph les retrouva, il avait de la peine à soutenir le train de l'âne tout ragaillardi par une vaste platée d'orge qu'un brave homme lui avait donnée.

Marie remonta sur la bête en serrant contre elle son enfant sauvé. C'est depuis ce temps-là que la rose a des épines, la giroflée des fleurs malodorantes, tandis que la sauge possède tant de vertus guérissantes :

Des Romains à Charlemagne et clin d'œil sur la Provence

Les Romains cueillaient la sauge à la main, avec respect, vêtus de toge immaculée, les pieds nus. Si un druide usait de sa serpolette, cette dernière ne devait jamais être fabriquée à partir d'un métal ferreux.

Herbe sacrée, Charlemagne la fait cultiver par ses fermiers et la met en tête de liste des herbes royales.

Cette connotation magico-religieuse s'est perpétuée longtemps. En Provence, on la récoltait au matin de la Saint-Jean alors que le premier rayon de soleil frappait la haut cîme. Elle appartient encore au folklore et à la tradition culinaire provençale qui a donné naissance à plusieurs dictons dont:

"Qui a de la sauge dans son jardin,
n'a pas besoin de médecin"

Passant de la cornue du physicien à la marmite du diable, la sauge a joué un rôle important dans la magie médiévale

La feuille de sauge avait, dit-on, à cette époque un pouvoir salvateur qui allait jusqu'à réunir les couples désunis ou guérir les maux de l'âme occasionnés par un amour sans retour. Il suffisait de percer trois fois une feuille de sauge et d'enfiler un de vos cheveux avec un cheveu de votre bien-aimé dans les trous. La feuille était ensuite brûlée au seuil de votre maison et vous étiez assuré d'un amour éternel.

La Cérémonie de la fumée chez les Amérindiens ou la Sauge purifiante

Chez la plupart des peuples Amérindiens, il existe des étapes de la vie importantes où le corps et l'esprit doivent être purifiés. Il en est de même lorsque quelqu'un est malade.

Pour purifier l'esprit et le corps, ils font appel à la fumée qui s'élève vers le ciel. Ils font brûler alors de grandes brassées de feuilles de sauge. Au dessus du la fumée, ils étendent les mains et attirent vers eux la fumée bienfaitrice en se frottant le corps aux endroits malades. Si plusieurs personnes sont atteintes, le sorcier poussera la fumée sur chacun des assistants à l'aide d'une plume. On affirme même que la sauge a un pouvoir spirituel qui chasse les mauvais esprits de la tête et referme les trous énergétiques en contribuant ainsi à la guérison de l'esprit. Elle éloigne aussi les mauvais esprits autour de soi, c'est pourquoi on a tendance à la fumer dans de longues pipes.

"Celui qui n'a pas recours à la sauge
Ne se souvient pas de la Vierge."
 
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Photo : ID : 23088687 / Anton Ignatenco

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